Nous quittons Naqa et empruntons la piste de poussière. Après la carcasse du vieux camion rouillé, nous tombons sur le petit panneau qui signale la fourche. A droite, vers le Nord, nous prenons la direction de Mussawarat es-Suffra.
Quelques kilomètres à travers le désert et les dunes piégeuses, nous atteignons le site archéologique de Mussawwarat es-Suffra.
La visite commence par le temple dédié à Apedemak, le dieu Lion. Le site semble ne pas avoir changé depuis deux mille ans et nous nous réfugions à l’intérieur à l’abri du soleil brûlant. Chose rare, le gardien propose également ses compétences de guide.
Une classe d’étudiantes de la faculté de Khartoum arrive à bord d’un bus hors d’âge au moment où nous quittons le lieu pour la grande enceinte.
C’est un immense complexe de ruines qui reste mystérieux. On lui prête toute sorte de fonction : nid d’amour des rois méroïtiques, hôpital, camp d’entrainement pour éléphants (il reste d’immenses rampes pour accéder aux terrasses surélevées), université.
Je m’assieds à l’ombre d’une petite cloison modestement bimillénaire et je croque quelques colonnes ornées de hiéroglyphes qui narguent l’immensité du Sahara.